L’exercice du culte ne pourra pas reprendre avant la fin de l’état d’urgence sanitaire. Le Conseil d’Etat a rendu sa décision, samedi 7 novembre, après les 17 recours examinés jeudi. Les églises pourront rester ouvertes mais les rassemblements seront toujours interdits, hors enterrements et mariages.
Les restrictions toujours en vigueur
Dans le détail, les établissements de type V, intitulés « établissements de culte », sont autorisés à demeurer ouverts. Ils restent « librement accessibles par les ministres du culte et toutes les personnes qui peuvent être considérés comme relevant de leur personnel ». En somme, peuvent assister aux offices les personnes assurant la retransmission des cérémonies, « dans le respect des mesures dites barrières et du port du masque », précise l’arrêté, même si le masque peut être « momentanément retiré pour l’accomplissement des rites ». Les ministres du culte pourront tout de même recevoir « individuellement » les fidèles, de se rendre à leur domicile ou dans les établissement où ils sont aumoniers.
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Concernant les enterrements et les mariages, la limite du nombre de participant est toujours fixé respectivement à trente et six personnes. Concernant les fidèles, ils peuvent se déplacer « dans le lieu de culte le plus proche de leur domicile ou situé dans un périmètre raisonnable autour de celui-ci ». L’arrêté précise que sur l’attestation de déplacement dérogatoire, il suffit de cocher la case « motif familial impérieux ».
Interdiction jusqu’au 16 novembre, a minima
Si dans sa note d’alerte du 22 septembre 2020, le conseil scientifique Covid-19 s’appuie sur une étude américaine selon laquelle les églises n’ont pas été retrouvées parmi les lieux à risque d’infection, le Conseil d’Etat s’appuie malgré tout sur le rendu de ce même conseil scientifique soulignant le risque de transmission du virus à l’occasion d’un rassemblement « dans un espace clos, mal ventilé, avec une forte densité de participants une absence de port de masque et un niveau élevé d’émission de gouttelettes lié notamment à la parole et au chant ».
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Le rendu rappelle que les dernières restrictions entrées en vigueur le 3 novembre dernier prendront fin, « au plus tard », au terme de l’état d’urgence sanitaire, fixé à ce jour au 16 novembre 2020. Une date à laquelle la situation des commerçants sera également reconsidérée par le gouvernement.
Les réactions
Si l’élection de Joe Biden à la présidence des Etats-Unis occupe toute la couverture médiatique, des personnalités ont fait part de leur mécontentement quant à cette décision et ont même, pour certains, appeler à enfreindre l’interdiction.
Alors que la France rend hommage aux trois martyrs de Nice, le @Conseil_Etat confirme auj l'interdiction d'aller à la messe !
— Père Danziec (@PereDanziec) November 7, 2020
LAMENTABLE & HONTEUX
Je suis prêtre et avec ou sans leur accord, demain dimanche, je nourrirai mes fidèles AVEC LA MESSE.#MesseCachee
#LiberteDeCulte
La liberté de culte bafouée par l''Exécutif et le Conseil d'Etat.
— Guillaume Bernard (@GB_GBernard) November 7, 2020
Certains semblent vouloir se contenter d'internet.
Mais, ne sera-ce pas plutôt le retour de la messe clandestine et du clergé réfractaire? On ne sait jamais… #LibertéDeCulte#MesseClandestine#ClergéRéfractaire https://t.co/amtTBC5Fd0
L’Alvarium demande solennellement à Mgr Delmas de laisser les prêtres du diocèse dire la messe aux fidèles, et invite ceux-ci, face à l’interdiction du culte, à être les dignes héritiers des prêtres réfractaires qui ont permis tant de belles choses pendant la Révolution. pic.twitter.com/7zit4UwSub
— Jean-Eudes Gannat (@JeanEudes_G) November 7, 2020
Ce matin je me réjouissais de vos paroles. Ce soir, le @Conseil_Etat ne semble pas juger problématique la suspension du culte public. M. @JeanCASTEX , il vous appartient désormais de garantir la pratique de notre culte, liberté fondamentale conciliable avec la prudence sanitaire pic.twitter.com/i2yq300liX
— Abbé Grosjean ن (@abbegrosjean) November 7, 2020
Heureusement, tous les cultes ne sont pas interdits !
— Gonzagنe deChantérac (@gdechanterac) November 7, 2020
La religion de la consommation et la promiscuité des caisses protègent du virus ! pic.twitter.com/pO4AiG61Ld